Mon cher Marc Lebeau, En tant que co-organisateur de la rencontre “New Visions and proposals for the resilience of the Syrian heritage”, je viens te dire que je suis profondément attristé par le texte que tu as pris l'initiative de diffuser pour condamner dans des termes méprisants cette rencontre. Ton discours n'est rien d'autre que celui que nous entendons en permanence de la part de politiciens qui ne savent rien faire d'autre que donner des leçons en se drapant dans les plis de la vertu. Que font tous ces gens au nom desquels tu lances de telles proclamations ? Au mieux rien. Au pire, ils se contentent d'agir derrière leur écran d'ordinateur et se font nommer sur des postes de l'administration française. Quel courage ! Pendant ce temps, il y a la DGAMS qui continue son travail de sauvetage du patrimoine, qui met les collections des musées à l'abri et renforce les musées eux-mêmes, qui se bat pour maintenir les salaires des fonctionnaires de la DGAMS dans toutes les zones du pays. Un travail admirable qui n'a rien à voir avec les proclamations politiques. Un travail qui se fait au nom de l'Etat syrien, par des gens responsables, à commencer par son remarquable et courageux Directeur Général, Maamoun Abdul Karim. N'avez-vous pas le sentiment d'être grotesques et risibles en leur signifiant dans des termes aussi peu mesurés votre mépris ? Vous insultez et eux travaillent efficacement, comme l'ont fait auparavant les directeurs de Musées de Caboul et de Bagdad qui ont réussi à sauver une grande partie de leurs collections. Il nous a donc semblé important de leur manifester notre soutien et notre admiration dans ces circonstances difficiles. Et nous sommes heureux de l'avoir fait. Votre diatribe est honteuse et, à ta place, je ne serais pas fier de m'être ainsi laissé manœuvrer. Pierre Leriche